Voici le film qu’on n’attendait pas forcement, sinon avec une curiosité toute relative et qui se révèle au final comme une énorme paire de claques en pleine gueule, mais alors putain la claque que c’est. Je parle bien sûr de l’hallucinant District 9 de Neill Blomkamp, génie du court-métrage repéré par Peter Jackson qui non content de torcher un premier film virtuose, offre aux geeks du monde entier un fantasme absolu. N’en doutant pas une seconde, District 9 s’impose d’entrée comme une date incontournable dans l’histoire du cinéma de genre, et Neill Blomkamp comme un réalisateur sur lequel il va falloir compter, et ça, ça fait plaisir ! Que les choses soient claires, District 9 est un film libre, libéré et libérateur à tous points de vue. Une œuvre rassurante car elle s’affranchie de tous les dogmes établies, dont une industrie cinématographiques de plus en plus formatée, qu’au regard d’une idéologie normative étouffante, qui donne le sentiment que tous les films et en particulier les blockbusters sont conçus dans le même moule politiquement correct. Mais d’une réaction au déboire, qu’a connu le développement de l’adaptation du jeu Halo, District 9 représente à la fois le doigt d’honneur de Peter Jackson à une industrie Hollywoodienne ne fonctionnant qu’aux statistiques, et la « fuck you » attitude d’une compagnie néo-zélandaise libre qui au mépris des réticences, donne carte blanche et 30 millions de dollars à un jeune réalisateur inconnu, et un courage de ce même réalisateur qui fait fi de toutes les pseudos règles d’un genre galvaudé, pour mieux digérer ses influences et offrir une œuvre protéiforme, à la fois novatrice, intelligente, politique et aussi bandante qu’un FPS décomplexé. Narrant comment lors d’un premier contact extraterrestre qui vire à l’Apartheid, un supo bof et raciste du gouvernement va progressivement devenir l’étendard d’une résistance humaniste. District 9 condense à peu près tous les fantasmes inespérés des geeks, il s’impose en alternatif contestataires à une industrie qui nivelle le genre par le bas. Un film qui débute comme « Forgotten Silver » pour mieux vriller à la fiction pure et dure, tout en ne choquant personne par ses ruptures radicales en termes de mises en scène. Un film qui détourne en permanence notre identification avec des arcs narratifs super-puissants, où le pire des enculés devient héros involontaire et inversement. Un film qui mène les gens sans complexe de la satire politique coup de point à la métaphore sociale, en passant par la comédie burlesque, le film de monstre touchant, et l’actionner rebelle pour finir en jeu vidéo ultra-jouissif, qui mix 10 ans de fps épiques et hardcores. Bref, un bonheur de chaque instant sans bout de gras, à l’inventivité constante et aux choix de mises en scène proprement audacieux. Un rêve de science-fiction intelligente et par-dessous tout libre, qui s’affranchi de toute pensée unique et prouve qu’il y a désormais d’autres terres de Johannesburg à Wellington, où le blockbuster comme on l’aime peut enfin retrouver ses lettres de noblesse. C’est sûr, je pourrai continuer longtemps les superlatifs, sachez juste que District 9 est une priorité absolue. Si vous voulez que le cinoche de genre change, c’est le film qu’il faut soutenir contre vents et marées, un must have ! D.Y

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